Tout individu est curieux de connaître la valeur de son patrimoine, ainsi un chef d’entreprise sera intéressé par l’estimation de son actif professionnel. Que ce soit par simple curiosité ou par intérêt, nous allons vous dévoiler nos méthodes de valorisation d’un cabinet d’expertise comptable et nos différents conseils afin d’optimiser la valeur de celui-ci.
Rappelons que la valorisation est un exercice objectif consistant à refléter une réalité de marché, s’appuyant bien souvent sur des opérations comparables. Le prix quant à lui est subjectif car il dépend de paramètres de marché mais aussi de l’intérêt subjectif qu’un acquéreur peut porter à une opportunité.
A) Méthodes de valorisation d’un cabinet :
La méthode patrimoniale : l’Actif Net Réévalué (ANR)
Cette approche s’applique aux cabinets d’expertise comptable réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 1 M €. Elle consiste à valoriser la production effectuée en appliquant un coefficient multiplicateur sur le chiffre d’affaires. Le coefficient standard de la profession s’établit à 1 fois. Il peut varier de 0,8 à 1,2 en fonction de divers agrégats que nous préciserons par la suite. Ce coefficient est un rapport entre la rentabilité et la récurrence qu’un euro de chiffre d’affaires acquis peut générer dans le temps.
La méthode par la rentabilité : l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) retraité
L’approche par la rentabilité consiste à mesurer la performance économique de l’entreprise grâce à l’indicateur suivant : l’Excédent Brut d’Exploitation.
Notre travail démarre par l’identification de l’EBE comptable de la société. Nous excluons les produits et les charges qui sont de l’ordre de l’exceptionnel. L’objectif consistera ensuite à procéder à un retraitement de l’EBE en fonction de diverses charges pouvant faire l’objet d’économie d’échelle, de synergies et des charges qui sont générées par le chef d’entreprise quittant l’exploitation à la suite de la cession. Nous réintégrons naturellement des charges permettant à l’entreprise de continuer son activité et de combler le départ du cédant.
A partir des différentes charges retraitées et d’un EBE retraité, nous appliquons un coefficient de marché équivalent à la rentabilité d’un cabinet soit à 4 à 6 fois l’EBE.
À retenir :
Comme vous l’aurez remarqué, nos deux approches se basent sur le compte de résultat afin d’obtenir une valeur d’entreprise (VE). Le travail final consistera à obtenir une valeur de titres (VT). Pour cela nous additionnerons la valeur des fonds propres de la société à la valeur d’entreprise.
La valorisation d’un cabinet, par l’approche patrimoniale ou par l’approche de la rentabilité, varie en fonction de divers agrégats. Ainsi, nous allons maintenant nous intéresser aux facteurs permettant de mieux valoriser son cabinet d’expertise comptable.
B) Les agrégats permettant d’optimiser la valeur de votre cabinet :
Tout d’abord, le principe d’anticipation pour une cession permet de valoriser les éléments stratégiques et de limiter les éléments atténuant la valeur du cabinet. L’optimisation d’un cabinet d’expert-comptable est assujettie à une multitude de variables. Mettons-nous dans la tête de l’acquéreur et dans son esprit d’analyse face à deux cabinets réalisant le même chiffre d’affaires, le même résultat et ayant un bilan identique et voyons les facteurs X faisant pencher la balance.
L’implantation géographique de votre cabinet
Le secteur géographique influe obligatoirement sur une surcote et une décote de votre actif. Les grandes métropoles, les régions littorales et les secteurs géographiques présentant une forte croissance économique constituent les principales cibles recherchées par des acheteurs. Suivant une logique d’offre et de demande, les cabinets situés à Paris connaîtront une plus forte demande que les cabinets situés à Mulhouse par exemple.
- Nous observons des surcotes, fonction de l’implantation géographique, à hauteur de 15%.
La qualification de vos collaborateurs
De plus en plus d’acquéreurs envisagent une croissance externe, non pas pour augmenter leur portefeuille clients mais afin d’acquérir une structure salariale compétente et souhaitant s’inscrire dans un projet de développement de carrière. A travers la croissance externe et la pénurie de main d’œuvre, certains cabinets voient l’opportunité de répondre à cette problématique grâce à la reprise d’un capital humain.
- Nous observons des surcotes, fonction de la qualité du capital humain, à hauteur de 15%.
La digitalisation et numérisation de vos services
Le contexte de crise sanitaire est l’élément d’accélération du processus de digitalisation des cabinets comptables. Le travail de digitalisation et de dématérialisation est un tel exercice que certains acheteurs appliquent des décotes sur des cabinets non digitalisés, argumentant par le fait qu’ils devront investir du temps et de l’énergie dans sa transformation.
- Nous observons des décotes, fonction du virage digital et du numérique non pris par le cabinet, à hauteur de 10%.
Une clientèle de niche ou une expertise métier
Le top 100 des cabinets français ainsi que les cabinets régionaux sont, dans le cadre d’une croissance externe, très désireux d’acquérir une clientèle spécialisée dite « de niche ». Ils désirent également offrir plus de valeur ajoutée à leurs clients en s’orientant vers d’autres thématiques : gestion de patrimoine, conseils, assurances, transformation numérique, etc…
- Nous observons des surcotes, fonction d’une expertise ou d’une clientèle de niche, à hauteur de 10%.
D’autres facteurs sont importants pour un acheteur. Bien entendu ces agrégats sont parfois subjectifs mais dans la majorité des cas, les attentes restent les mêmes. Par ailleurs, nous constatons des décotes et des surcotes : en cas de dépendance à un ou plusieurs clients en portefeuille, suivant l’âge moyen des dirigeants clients du cabinet, l’ancienneté des contrats, le turn-over et la faible expérience des salariés, etc…
Pour conclure, il est important de préciser qu’un prix ne constitue qu’une partie des modalités à déterminer. Ainsi, un cédant devra également être vigilant aux éventuelles garanties qu’un acquéreur pourrait lui faire porter. On parle ici de garantie de clientèle, qui consiste à proposer un prix sous condition d’un maintien de la clientèle au sein de la société durant un laps de temps. Certains cédants préfèrent vendre à un coefficient moins élevé mais souhaitent en retour qu’il n’y ait pas de condition de garantie de la clientèle dans le cadre de la cession.
A l’inverse, certains cédants souhaitent obtenir un coefficient haut et sont prêts à garantir le maintien de la clientèle en portefeuille durant plusieurs années. La garantie d’actif-passif, les clauses de non-sollicitation de la clientèle cédée, les indemnités d’accompagnements sont également des modalités qu’il faut négocier et qui sont toutes aussi importantes que la détermination du prix. Ainsi une lettre d’intention se doit d’être « packagée », précisant diverses modalités afin que le cédant ne se retrouve pas dans une position délicate lors des discussions finales.
Notre travail chez Arc Capital consiste à vous conseiller et à vous accompagner dans la détermination de toutes ces clauses afin que vous puissiez transmettre dans des conditions optimales. Notre équipe, spécialisée dans la transmission et l’acquisition de cabinets d’expertise comptable serait disposée et ravie de réaliser la valorisation de votre cabinet afin de vous donner une estimation au plus proche de la réalité du marché actuel.